Inaptitudes définitives dans le var : quelle évolution en 20 ans ? - 14/05/18
Résumé |
Nous avons réalisé un état des lieux des inaptitudes prononcées dans le var en 2016, dans le seul service inter-entreprises du département, l’AIST 83. Il fait suite à celui réalisé 20 ans auparavant, en 1996. Le médecin du travail dispose d’outils dans le cadre du maintien dans l’emploi, mais les avis d’inaptitude en France ne cessent d’augmenter, posant la question de la pertinence de ces outils.
L’objectif de cette étude est de réaliser le portait type du salarié en 2016 et de le mettre en perspective avec celui de 1996. La caractérisation du salarié inapte à pour but d’amener des propositions pour le maintien dans l’emploi, en tenant compte des récentes évolutions du monde du travail ainsi que de celles de la santé au travail.
Une enquête descriptive rétrospective des caractéristiques des salariés inaptes au poste de travail à l’AIST83 en 2016 a été réalisée, puis corrélée avec celle de 1996.
Les salariés inclus sont ceux qui ont été déclarés définitivement inaptes à leur poste en 2016. Les données ont été extraites du système informatique par le logiciel Business Object (âge, sexe, catégorie socioprofessionnelle). Pour les données nécessitant la consultation du dossier médical du salarié (niveau d’étude, taille de l’entreprise, ancienneté dans l’entreprise, type de pathologie, durée d’évolution de la pathologie, caractère professionnel de la pathologie), un recueil manuel a été réalisé après autorisation des médecins concernés.
Résultats |
Au total, 3,2 % des avis émis en 2016 étaient des avis d’inaptitudes (0,36 % en 1996). Le « portrait type » de 2016 est une femme (60,3 %), d’âge moyen 47,9 ans, travaillant dans les services directs aux particuliers ou employée de commerce dans 31,6 % des cas. La pathologie à l’origine de l’inaptitude est le plus souvent rhumatologique (38,4 %) et psychiatrique (29,8 %). En 1996 il s’agissait d’un homme (57 %), d’âge moyen de 47 ans, ouvrier dans 44,4 % des cas, présentant une pathologie traumatique ou rhumatologique dans 53 % des cas.
Ce travail met en évidence une modification notable du portrait type du salarié inapte en 20 ans. Une surveillance plus rapprochée pourrait être proposée aux salariés de plus de 45 ans, travaillant dans les services à la personne ainsi qu’aux employés de commerce et plus particulièrement pour les femmes. L’explosion des inaptitudes et l’importance parmi celles-ci des pathologies psychiatriques et rhumatologiques doit amener une vigilance particulière lors de ces diagnostics. Le but est de prévenir la désinsertion professionnelle le plus en amont possible. Un observatoire des inaptitudes permettrait d’identifier des facteurs de risque pour développer des outils de prévention primaire et de prévention de la désinsertion professionnelle.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Incapacité professionnelle, Épidémiologie, Dépistage, Pathologie
Plan
Vol 79 - N° 3
P. 455 - mai 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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